Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/01/2021

Tarzanide n° 479

 

BD-Coq-Hardi,-bandeau.jpg

 

 

« Mon imprimeur devint intraitable. Il alla, par économie, jusqu'à imprimer COQ HARDI en deux couleurs ...».

 

On se doute que ce n'est pas Doc Jivaro qui se plaint ici, c'est MARIJAC. Autrement dit : le fondateur de l'illustré COQ HARDI dont le premier numéro doté de deux seules pages fut publié en novembre 1944. Vous avez bien lu : 1944. L'extrait vient d'être prélevé dans la série Documents des Editions Jacques Glenat datée de 1978.

 

Marijac témoigna souvent de toutes les difficultés qu'il dut vaincre pour réussir à maintenir à flot son journal préféré qui était en même temps le préféré de dix fois dix mille jeunes lecteurs. Mais à partir du jeudi 30 août jusqu'au jeudi 7 septembre 1950, une surprise bien mauvaise marqua notre scolarité : l'hebdomadaire de seize pages dont quatre colorées en quadrichromie devenait tristounet réduit, appauvri à deux couleurs, l'une rouge, l'autre bleuâtre.

 

- S'il continue comme ça, je ne l'achèterai plus.

 

C'était la déception de tout notre groupe dans la cour de récréation, à l'abri du gros feuillage d'un platane. Mais non, mais non nos commentaires ne pouvaient pas s'entendre dans l'école puisque le mois d'août appartient aux grandes vacances traditionnelles d'été, celles dont on disait qu'elles devaient permettre aux enfants des familles paysannes d'aider aux travaux pour les moissons.

 

Marijac, dans le numéro 232 de son Coq Hardi, avait lancé comme un appel au secours dont voici le texte intégral.

 

BD-Coq-Hardi,-1950,-S.O.S..jpg

 

Ce même numéro 232 attire encore notre attention par certaines autres particularités à propos desquelles Doc Jivaro tiendra commentaires dans les semaines qui suivront. Cependant, il indique que c'est au n° 234 du jeudi 14 septembre que Coq Hardi retrouva les belles couleurs de la quadrichromie.

 

Comme quoi il n'y eut guère que six numéros malheureusement capables d'attrister nos yeux d'enfant s'approchant de ses huit années d'âge.

 

- Déjà huit de moins à vivre !

 

Doc Jivaro

 

24/01/2021

Tarzanide n° 477

TINTIN VAILLANT

 

Pas eu la peine de se creuser les méninges pour trouver le sujet BD d'aujourd'hui : l'actualité mortuaire nous le donne : le décès de Jean Graton.

 

Jean Graton créa en 1957 et pour l'hebdomadaire TINTIN le titre MICHEL VAILLANT. Un pilote course formule 1. Seulement voilà votre serviteur Doc Jivaro, pendant son adolescence, avait négligé pour ne pas dire abandonné la BD et c'est ce qui peut expliquer que Michel Vaillant ne figure pas au Panthéon de ses souvenirs de jeunesse.

 

BD-Tintin,-logo.jpg

 

 

Ce n'est qu'avec Mai 68 et sa production BD pour adultes où se mêlèrent le monde politique et l'influence Underground des fanzines américains qu'il reprit vraiment contact avec les petits mickeys cette fois sexués de son enfance. Donc ce fut en 1973 et dans le trimestriel format de poche LES ROIS DE L'EXPLOIT, a ses numéros 69 à 74, qu'il approcha mieux les exploits de Michel Vaillant après les avoir presque ignorés.

 

BD-Les-Rois-de-l'exploit,5-06--1973.jpg

 

Les Rois de l'Exploit était publié par l'Editeur MON JOURNAL, et j'ai plaisir à rappeler que cet éditeur fut créé à partir d'un des premiers titres Bédé hebdomadaires publiés après la date politique de LA LIBERATION 1945, par une authentique résistante : Bernadette Ratier, l'une des fondatrices du groupe "Combat".

 

Michel Vaillant signé de Graton compte parmi les piliers  les plus fameux publiés dans le TINTIN de R.G., en compagnie de BLack et Mortimer, et autres ALIX de païenne fréquentation.

 

tintin,black et mortomer,jean graton,michel vaillant,bernadette ratier,éditeur mon journal,bandes dessinées de collection,tarzanide du grenier,doc jivaro,bar zing de montluçon

 

 

On peut encore s'amuser, non ?

 

Doc Jivaro

 

16/01/2021

Tarzanide n° 476

 

Maman les p'tits bateaux

 

Peu de temps avant le premier confinement je me trouvai à bavarder avec une dame âgée, dans la ,dernière librairie de brocante du vieux quartier Saint Pierre de Montluçon. Ne me souvenant pas comment débuta notre échange de propos, au moins retiens-je l'identité de l'illustratrice dont nous bavardâmes.

 

- Béatrice Mallet, vous la connaissez donc ? C'est devenu rare dans la ville de Marx Dormoy.

 

 

béatrice mallet,sophie,little annie,zoé,culotte petit bateau,bandes dessinées de collection,tarzanide du grenier,doc jivaro,bar zing de montluçon

 

 

Mon interlocutrice me parut rajeunir, je ne mens pas ; elle parlait avec un tel entrain de l'illustratrice dont la célébrité provient de l'ancienne publicité des sous-vêtements de marque PETIT BATEAU, que je n'osai pas avouer que les gamines trop grassouillettes signées de Béatrice déplurent à mon enfance. Et qu'aujourd'hui encore, mon squelette supportant ma peau quand mes muscles transportent mal mon corps, les fillettes-commères et les petites-filles mémères me répugnent par nature.

 

 

BD-Contes-de-Perrault,-Béatrice-Mallet.jpg

 

 

Savez-vous que dans les bandes dessinées la présence de petites demoiselles a toujours posé un problème aux scénaristes ainsi qu'aux dessinateurs, cela à cause de la petite culotte tissée de coton blanc dont il fallait cacher en public l'existence ? Nos Sophie, Zoé et Little Annie devaient se comporter pudiquement, obligatoirement. Il y eut pourtant quelques exceptions dont une certaine Suzie exhibant les dentelles brodées de son "corset juvénile" en s'installant à califourchon sur le dada de Red Ryder. Mais l'histoire commentée des fillettes dans la bande dessinée reste encore à écrire chez nous et votre serviteur se dispense d'engager ses opinions sur un tel sujet qui l'amènerait à parler d'une certaine mignonne Shirley Temple, jadis coqueluche de beaucoup de messieurs américains - Oh ! Oh !

 

Doc Jivaro

 

07/01/2021

Tarzanide n° 473

 

Belle Starr

 

 

Parmi les documents filmés de la toute récente « invasion » du Capitole des États-Unis par des protestataires américains, vous remarquez qu'il s'agit de gens que la nature dote d'une peau blanche. Nous ne sommes donc pas à Los Angeles : Le pillage, la destruction et les incendies terroristes n'ont pas eu lieu. Mais avez-vous remarqué un type en promenade et portant sur son épaule un drapeau auquel l'image ci-après correspond ?

 

 

Drapeau-Conféré-du-Sud.jpg

 

 

Il s'agit d'une des bannières des Fédérés du Sud pendant la Guerre de Sécession généralement datée de 1861 à 1865, lorsque les Territoires Sudistes étaient envahis, pillés, incendiés, détruits par la soldatesques du Nord venue, qu'elle disait, abolir l'esclavage des noirs tout en commettant un génocide contre les populations amérindiennes qui, chasseresses et guerrières, refusaient d'être réduites en esclaves contrairement aux populations africaines chez qui l'esclavage était historiquement légal longtemps avant l'arrivée des prédicateurs chrétiens de race blanche.

 

Dans l'histoire des BD européennes, très rares sont les titres illustrés utilisant un des emblèmes des sudistes américains. Peut-être même n'y en a-t-il qu'un seul : KID OKLAHOMA produit par les Périodiques Éditions Illustrées du 12 rue du 4 septembre (Paris), sur 34 numéros bis-mensuels, année 1953-54.

 

 

BD-Kid-Oklahoma,-1954,-bandeau.jpg

 

 

L'Oklahoma, alors largement peuplé de tribus indiennes, n'échappait pas au conflit armé entre industriels du Nord et propriétaires fermiers du Sud. C'est ce qui explique la présence active d'un garçon indien auprès des sudistes parmi lesquels une jeune femme énergique : Belle Starr.

 

 

BD-Kid-Oklahoma,-1954,-couv..jpg

 

 

Évidemment le comportement de Belle Starr dans cette BD n'a rien à voir avec l'existence réelle de cette femme qui devait terminer ses jours en hors la loi plus proche des deux frères James que de Buffalo Bill. Son personnage a néanmoins inspiré Morris, créateur de Lucky Luck pour son album numéro 34. Cependant, les collectionneurs avertis n'oublient surtout pas que Belle Starr occupa d'abord une place essentielle dans les aventurlures de Kid Oklahoma.

 

Les historiens du Far West soulignent que cette même Belle Starr était une assez jolie femme utilisant plus souvent ses charmes que ses revolvers pour parvenir à ses fins. Elle portait, disait-on, des bottes cuissardes de cavalier sous une longue et longue jupe de daim noir. L'époque n'était pas encore à la mini-jupe, Messieurs.

 

Doc Jivaro

31/12/2020

Tarzanide n° 471

T'aujourd'hui d'aucuns vont reprocher à Bar-Zing d'avoir oublié l'actualité pour préférer improviser sur un personnage BD créé en 1939 par ROB VEL en tant que compagnon animal de SPIROU. Il s'agit d'un écureuil nommé SPIP.



spirou 1946,spip l'écureuil,marsupilami,rob vel,franquin,bandes dessinées de collection,tarzanide du grenier,doc jivaro



En 1947 SPIP occupait toujours une place importante dans les aventurlures de SPIROU et FANTASIO . En fait personne parmi le jeune lectorat ne pouvait prévoir la venue en 1952 d'un autre petit animal, imaginaire celui-ci, et dont la célébrité rapide allait causer la disparition de l'écureuil SPIP. Oui, vous devinez il s'agissait du MARSUPILAMI. Une espèce de marsupial comme sont nom le suggère mais complètement inventé par FRANQUIN.



Sur la planche ci-dessus éditée en 1946, il faut noter la quasi absence de texte dans les images. Celles-ci sont appelées « Images silencieuses » ou encore « Images muettes ». Il suffit de les regarder pour comprendre l'action. Mais c'est cette absence de tout contenu littéraire qui s'attira la réprobation autant de la part des instituteurs que de la part des abbés : « Vous voulez donc que les journaux illustrés destinés à la jeunesse décourage celle-ci d'apprendre à lire et à écrire ? ». On a compris : ces images muettes allaient devenir un argument pour faire voter la Loi du 16 juillet 1949 qui pendant la décennie des années 50 et plus longtemps encore, allait provoquer de la décadence dans les BD françaises. En ce moment ne croyez surtout pas que cette loi est abrogée : elle est plutôt de retour, revigorée après les années 70 pendant lesquelles elle fut quelque peu éclipsée. Les couvertures des albums rééditant maintenant des bandes dessinées devenues classiques, nous apportent la preuve flagrante que la censure est redevenue efficiente dans tous les kiosques à journaux.



Et le Marsupilami, plus de cinquante ans après sa naissance que devient-il ? Est-il encore réduit à un petit mannequin maigrelet en latex utilisé comme amulette protectrice suspendue au-dessus du tableau de bord de votre voiture ?



Allez bonne fin d'année à vous tous !



Doc Jivaro

26/12/2020

Tarzanide n° 470

 

PÉPÉ NOËL

 

C'est un fait récemment historique, oui : historique, que le personnage si peu chrétien d'un « Père Noël » remplace, dans les pays de l'Europe de l'Ouest, pour le 25 décembre, la traditionnelle naissance nocturne d'un Jésus-Christ. La France (ce qu'il en reste c'est à dire presque rien) cesse d'être la fille aînée de l’Église pour se complaire politiquement à ne subsister que comme déversoir d'un trop plein de populations étrangères : de solides gaillards en âge de porter les armes …

 

Les armes de l'Islam revanchard.

 

Du côté de la BD « à la française » des années 1950 LE PÈRE NOËL était un personnage rondouillard doté d'une barbe noirâtre et non pas blanche, inventé pour l'hebdomadaire COQ HARDI par deux complices de longue date : Claude Marin et Marijac.

 

 

Coq Hardi,Claude Marin,Père Noël,Marijac,Russel,Mickey,Père Lacloche,fête du 25 décembre,bandes dessinées de collection,Tarzanide du grenier,Bar Zing,Doc Jivaro,

 

 

En fait ce Père Noël est un clochard et sa seule familiarité avec le mythique porteur de cadeaux pour les petits enfants, est la couleur de ses vêtements usagés : le rouge. Lorsque ce faux Père Noël fut publié les clochards n'étaient pas encore promus S.D.F. C'est principalement pendant l'année 1953 que cette créature BD fut publiée sans que l'on puisse dire qu'elle représente une des mieux réussies par l’excellent Marijac. Il est possible qu'elle lui ait été inspirée indirectement par un précédent personnage d'origine américaine et que Marijac connut pendant les lectures de sa jeunesse : le Père Lacloche imaginé par Russel et dont la première parution en France se fit dans le tout premier hebdomadaire MICKEY, celui daté du 21 octobre 1934.

 

Lorsque je me rendais en vacances d'été en Creuse, dans Chenérailles, ce qui m'amusait c'est que mon oncle, forgeron non dénué de sens artistique, répondait au surnom Mickey donné par ses copains de café-bistro du même âge que le sien. Parfois même ceux-là se suffisaient de l'appeler « Mick ». C'est son neveu qui m'expliqua : « Quand il était enfant il lisait les aventures de Mickey. Il les lisait tellement qu'on riait de lui en le surnommant du nom du personnage de Disney.

 

Dois-je dire que cet oncle me reprochait parfois de rester la tête immobile, le nez plongé entre deux grandes pages de bandes dessinées ?

 

Doc Jivaro